DIY – Lapidaire

jeudi, janvier 12, 2023

Ce qui est bien quand on commence à être bien outillé, c’est qu’au lieu d’acheter les outils qui manquent, on peut se les fabriquer.
Je fais pas mal de fonderie en ce moment, et je dois donc réaliser les modèles en bois. Pour bien faire, il faut ajouter un peu de dépouille, de façon à bien démouler le modèle du sable. Mais faire quelque chose de régulier à la main, c’est loin d’être évident. L’idéal c’est une ponceuse avec un plateau inclinable, permettant de mettre l’angle de dépouille souhaité, et surtout de garder le même tout du long.C’est en voyant passer le lapidaire d’un amis que j’ai eu l’idée de m’en faire un. Après tout, ça correspondait exactement à mon besoin.

La première étape a donc été de lui piquer son plateau, afin de le refaire en fonderie. L’avantage, c’est que je n’ai pas eu à faire de modèle, d’autant que le sien était déjà réalisé en fonderie et avait donc les dépouilles nécessaires. L’inconvénient, c’est que la pièce d’origine n’était pas un très bon tirage. Pas mal de défaut sur les bords. Bon, c’est esthétique, et ça ne gène en rien le fonctionnement, donc je garde.

Un peu d’usinage pour faire la gorge où viendra l’axe, et voilà. Reste à faire tout le reste !

Je crée donc une boite en tôle de 2mm, qui viendra porter et surélever le moteur. La plieuse m’a bien aidée pour les 2 premiers plis, mais pour les suivants, elle n’avais pas d’ouverture assez grande. J’ai donc du terminer au marteau, mais ça l’a fait quand même !
Par contre, je me suis un peu lourdé dans les dimensions. A cette hauteur là, le plateau tournant (de 30cm de diamètre) est très près du sol, je n’ai plus la place pour mettre le support, et l’ensemble n’est pas très stable. Je décide donc de rehausser le tout sur tu tube rectangle, que je fais un peu plus large, de façon a bien assoir la stabilité de l’engin.

Les pieds, avec le trou du support

Petit montage à blanc, c’est déjà nettement mieux. Ca fait vraiment plus stable, le disque se retrouve à 6cm du sol, et j’ai largement la place pour le support. Je peux donc assembler l’ensemble.

Il faut maintenant s’occuper du porte-support. Il faut que je puisse avancer/reculer, et l’incliner latéralement et longitudinalement. J’ai un rond d’acier de 20mm qui sort de mon bati, sur lequel viendra s’emmancher mon mécanisme. La première étape consiste à réaliser une “noix” que l’on visse sur l’axe, et dans laquelle on vient emmancher le porte-support. C’est en fait un cylindre dans lequel 2 trous perpendiculaires sont percés. J’avoue avoir pas mal galéré à percer des trous de 20mm dans de l’inox, ma perceuse manque un peu de couple dans sa config actuelle….
Le porte-support, lui, est un simple morceau de rond de 20mm, fraisé et percé en bout.

Le support assemblé

Les vis servent à maintenir le support bloqué dans une position.

Le plateau a été découpé dans du médium de 10mm, à la défonceuse. Au début je pensais le faire en fonderie, mais après quelques tentatives infructueuses, j’ai finalement décidé de le garder en médium. Mes premières tentatives de fonderie ont échouée car mon creuset était trop petit, et je ne remplissait pas la pièce. J’avais donc affiné un précédent modèle, mais trop fin, il était complètement voilé à cause des retraits. J’ai construit un creuset plus grand, mais mon modèle n’allais toujours pas, j’ai donc choisi de ne plus perdre de temps avec ça. Finalement, ça se passe très bien avec un plateau en médium, et c’est très rapide à refaire si besoin.

Il me fallait maintenant un système pour relier mon moteur au plateau. Le moteur est un moteur de récup, racheté une poignée d’euros à la ressourcerie du coin. J’imaginais déjà en train de faire une pièce en acier qui viendrait se monter sur l’arbre, avec des trous  pour visser le plateau. Le hic, c’est que le moteur a un arbre de 19mm, et que bien sûr, j’ai du 18 et du 20, mais pas de 19… Du coups, j’ai simplement utilisé la poulie qui était montée sur l’arbre, en lui ajoutant quelques trous pour fixer le plateau. Finalement, ne pas avoir le bon outil m’aura obligé à réfléchir, et au final, j’ai gagné temps et argent !
Un dernier point un peu délicat, c’est le centrage du plateau. Il faut que le centrage soit le meilleur possible, car sinon bonjour les vibrations ! Le centre du plateau est déjà marqué, car j’ai utilisé la défonceuse en mode “compas”, avec une pointe plantée au centre donc. Pour être sûr que ma poulie soit bien centrée, j’ai imprimé une pièce de 18,9mm (de façon à ce que ça s’insère sans forcer), percée en son centre de façon à laisser passer une vis.
Je n’ai plus qu’à visser cette pièce au centre du plateau (déjà marqué donc), enquiller la poulie dessus, et visser l’ensemble. Quand c’est terminé, je dévisse la pièce centrale et j’emboite le tout sur l’axe.

Après quelques essais pour vérifier que tout se passait bien, je passe à la mise en peinture de l’ensemble (le moteur aussi, il faisais assez défraichi), et voilà le résultat final :

Ah oui, dernier détail, le disque. Aucun magasin local n’avais de disque de 30cm. Sur internet ça se trouve, bien sûr, mais j’ai fini par dégoter chez un ferrailleur local des disques de 60cm (!!) de diamètre, ce qui, une fois découpé me donne 4 disques. Je les ai collé au plateau en utilisant de la colle UHU, à priori ça tiens, et ça reste facile à décoller.

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